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Affaire Tiégnan et autres : À la Cour d’appel, des aveux partiels ravivent le débat sur les responsabilités

Publié le 4 Novembre 2025, 10:24am

Le procès en appel dans l’affaire dite « Amidou Tiégnan et autres » s’est poursuivi le mardi 4 novembre 2025 devant la Cour d’appel de Ouagadougou. Au cœur des débats : les soupçons de détournement de fonds et de malversations au sein du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), organe chargé de la distribution de vivres et d’assistance aux populations vulnérables.

Parmi les principaux accusés figure Salifou Ouédraogo, ancien adjoint de secrétariat en charge des opérations de manutention. Condamné en première instance à huit ans d’emprisonnement ferme pour faux en écriture publique, usage de faux, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et complicité, l’intéressé a, devant la Cour, reconnu « une partie des faits » qui lui sont reprochés.

Selon le réquisitoire du procureur général, les investigations ont mis en lumière un système sophistiqué de gonflement artificiel du tonnage des convois de vivres destinés aux sinistrés. Les frais de manutention et de transport étant proportionnels au poids déclaré, les documents officiels faisaient état de quantités largement supérieures à celles effectivement acheminées.

Les sommes issues de cette manipulation auraient ensuite été redistribuées entre les différents protagonistes. Dans cette mécanique frauduleuse, Amidou Tiégnan et Camille Yé sont présentés comme les principaux instigateurs. À la barre, Tiégnan a confirmé avoir procédé au retrait des montants excédentaires avant de les remettre à Camille Yé, qu’il décrit comme le coordinateur de la répartition des fonds.

Invité à s’exprimer sur les conséquences humaines de ces détournements, notamment l’impact sur les populations victimes de catastrophes, Salifou Ouédraogo a reconnu avoir été conscient des privations subies par les bénéficiaires. Toutefois, il a affirmé n’avoir pas eu le courage de dénoncer le système, tout en admettant avoir accepté sa part des gains, un aveu que le parquet considère comme un élément aggravant de sa responsabilité morale.

La défense, assurée par Me Marie Ouédraogo, conteste la solidité du dossier, arguant de l’absence de preuves matérielles directes. Cependant, la découverte de 462 fiches d’émargement lors d’une perquisition, bien que datées de 2023, a relancé les débats sur la gestion des pièces justificatives et la traçabilité des opérations internes.

L’audience a également entendu Pétronille Tarpaga/Ouédraogo, citée à comparaître comme prévenue. Celle-ci soutient que ses rapports avec Amidou Tiégnan étaient strictement professionnels, affirmant ignorer le coût réel du véhicule que ce dernier l’aurait aidée à acquérir. Le ministère public a néanmoins relevé plusieurs contradictions entre ses déclarations actuelles et celles tenues lors du premier procès.

Par ailleurs, Yaké Camille Yé, ancien directeur de la gestion financière au ministère de l’Action humanitaire, a été entendu en qualité de témoin. Il nie toute implication, affirmant que Tiégnan aurait usurpé sa signature pour effectuer des retraits frauduleux. Ce dernier soutient, au contraire, que toutes les opérations s’effectuaient avec l’accord de sa hiérarchie. Le procureur a rappelé, dans son intervention, que « chacun a agi en parfaite connaissance de cause », soulignant la gravité des faits reprochés.

Le procès, marqué par des échanges nourris et des révélations partielles, doit se poursuivre ce mercredi 5 novembre 2025 avec la constitution des parties civiles, étape cruciale pour la suite de la procédure et la détermination des responsabilités définitives.

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