Le général Assimi Goïta, chef de l’État et président de la transition au Mali, est sorti de son habituelle réserve pour s’exprimer, sur la grave crise du carburant qui secoue actuellement le pays. C’est la première prise de parole publique du dirigeant malien sur ce sujet brûlant, qui suscite depuis plusieurs semaines un vif mécontentement au sein de la population et des milieux économiques.
Dans une déclaration diffusée à la télévision nationale, le chef de la junte a reconnu l’ampleur des difficultés rencontrées par les citoyens, tout en appelant à la compréhension et à la solidarité face à une situation qu’il a qualifiée de « conjoncturelle mais surmontable ». Le général Goïta a indiqué que la crise résulte d’un ensemble de facteurs combinés, parmi lesquels la tension sur les marchés internationaux des hydrocarbures, la fermeture de certaines frontières régionales, ainsi que les perturbations logistiques liées au contexte sécuritaire et géopolitique de la région.
« Nous traversons une période difficile, mais le Mali a déjà surmonté des épreuves bien plus rudes. J’en appelle à la patience et à la responsabilité collective », a déclaré le président de la transition, tout en réaffirmant l’engagement de son gouvernement à stabiliser l’approvisionnement en produits pétroliers sur l’ensemble du territoire national.
Le général Goïta a également annoncé une série de mesures d’urgence, parmi lesquelles le renforcement des contrôles aux frontières, la lutte contre la spéculation et le stockage illicite de carburant, ainsi que la mobilisation des partenaires économiques pour garantir un retour progressif à la normale. Des instructions fermes auraient été données au ministère du Commerce et à la société nationale de distribution pour assurer une répartition équitable des stocks disponibles, notamment dans les zones rurales les plus affectées.
Dans son allocution, le président malien a aussi tenu à rappeler que cette crise énergétique s’inscrit dans un contexte international tendu, marqué par les fluctuations des prix du pétrole, les difficultés d’approvisionnement dans la sous-région et les effets collatéraux des sanctions économiques antérieurement imposées au pays.
Enfin, le chef de la transition a exhorté les opérateurs économiques à faire preuve de civisme et de patriotisme en évitant toute forme de spéculation. « Le Mali a besoin de l’engagement de tous ses fils. Ensemble, nous devons transformer cette épreuve en une opportunité pour renforcer notre autonomie énergétique », a-t-il conclu, insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts en faveur du développement des énergies alternatives et locales.
Cette sortie publique, très attendue, vise à rassurer une opinion nationale éprouvée par les longues files d’attente devant les stations-service et la flambée des prix du transport. Elle marque également la volonté du président Goïta de reprendre la main sur un dossier devenu hautement sensible, à un moment où la transition malienne fait face à de nombreux défis économiques et sécuritaires.
Intégration BF