Guiriko : le Comité régional de gestion des épidémies fait le point sur la situation sanitaire

Publié le 18 Août 2025, 23:37pm

Photo de famille des participants à l’atelier de plaidoyer pour l’expansion du vaccin contre le paludisme.

La ville de Bobo-Dioulasso a abrité, ce lundi 18 août 2025, la première session du Comité régional de gestion des épidémies (CRGE) du Guiriko. La rencontre, présidée par la gouverneure de région, Mariama Konaté, a réuni une cinquantaine d’acteurs issus des secteurs sanitaire, administratif, militaire, coutumier et associatif. L’objectif : dresser un état des lieux de la situation épidémiologique, partager les expériences et définir des stratégies pour renforcer la prévention et la riposte face aux menaces sanitaires.

Dans son allocution d’ouverture, la gouverneure a insisté sur la nécessité de tirer le meilleur parti de ce cadre de concertation. Elle a invité les participants à des échanges francs et constructifs afin de dégager des recommandations pertinentes, capables de permettre à la région d’anticiper et de mieux faire face aux risques épidémiologiques. « La prévention reste notre meilleure arme. Plus nous serons proactifs, plus nous aurons de chances d’épargner nos populations des ravages des épidémies », a-t-elle souligné.

Henri Yaméogo, responsable de la surveillance épidémiologique, exposant la situation sanitaire du premier semestre.

Au cours des travaux, Henri Yaméogo, responsable régional de la surveillance épidémiologique et de la gestion des urgences sanitaires, a présenté la situation du paludisme, principale préoccupation de santé publique dans le Guiriko. Pour le premier semestre de l’année 2024, on dénombre 115 062 cas de paludisme simple, et pas moins de 340 830 cas chez les enfants de moins de cinq ans. Si ces chiffres peuvent paraître préoccupants, le conférencier a tenu à rassurer : de nombreux efforts sont déjà consentis à travers des campagnes de sensibilisation, de distribution de moustiquaires et des investigations menées par des équipes pluridisciplinaires.

Cette session a également été l’occasion de mettre en lumière un progrès de taille dans la lutte contre le paludisme : l’introduction du vaccin antipaludique dans la région du Guiriko. Le directeur régional de la Santé, Issa Konaté, a rappelé que le vaccin, disponible au Burkina Faso depuis février 2024, a officiellement commencé à être administré dans la région le 14 août 2025.

La campagne vise prioritairement les enfants nés à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, qui recevront un schéma complet de quatre doses. Pour le directeur régional, il s’agit d’une étape déterminante dans la lutte contre une maladie qui reste la première cause de morbidité et de mortalité infantile dans le pays. « Ce vaccin représente une véritable lueur d’espoir. Mais son succès dépendra de l’adhésion et de l’engagement de tous : familles, communautés, autorités et partenaires. j'exhorte l’ensemble des acteurs et des communautés à une mobilisation sans réserve, condition indispensable pour assurer le succès de cette campagne de vaccination contre le paludisme.», a-t-il plaidé.

Le directeur régional de la Santé, Issa Konaté, présentant la stratégie de vaccination contre le paludisme.

Tout au long des échanges, les participants qu’ils soient issus du corps médical, de l’administration, des forces de défense et de sécurité ou encore des chefferies coutumières ont exprimé leur disponibilité à travailler ensemble. Le partage d’expériences et les discussions autour des difficultés rencontrées ont permis de dégager des perspectives communes pour renforcer la résilience sanitaire de la région.

Le directeur régional de la Santé, tout en saluant l’engagement des différents acteurs, a insisté sur l’importance de la transparence et de la sincérité dans les débats. « Les enjeux sanitaires sont trop cruciaux pour être minimisés. Nous devons nous dire la vérité afin de trouver les meilleures solutions pour protéger nos populations », a-t-il déclaré.

Vue d’ensemble des participants à la première session 2025 du CRGE du Guiriko, à Bobo-Dioulasso.

Au terme de cette première session, il ressort que la région du Guiriko entend se doter de mécanismes plus efficaces pour anticiper et répondre aux crises sanitaires. Entre le suivi rigoureux des maladies endémiques, la sensibilisation communautaire et la vaccination désormais disponible contre le paludisme, les acteurs régionaux affichent une détermination claire : faire du Guiriko une région plus résiliente face aux épidémies.

La journée s’est clôturée par un atelier de plaidoyer en faveur de l’extension du vaccin antipaludique, signe que la bataille contre cette maladie n’est pas seulement scientifique, mais aussi sociale et communautaire.

Abdalah KABORE

Intégration BF